À Saint-Rémy-sur-Orne, Johann Van Aerden explore les mondes possibles avec son exposition Lamarckia
Mêlant science-fiction et exploration naturaliste, Johann Van Aerden invente, avec l’exposition inédite Lamarckia, au centre culturel des Fosses d’enfer, à Saint-Rémy-sur-Orne (Calvados), les paysages d’un monde possible, entre utopie et intelligence artificielle. À voir jusqu’au 20 décembre 2025.
Johann Van Aerden présente la planète imaginaire Lamarckia, sur laquelle vivent « des entités génétiques uniques, les écoï, qui s’adaptent et se transforment constamment. Les individus créés ressemblent à des plantes, des animaux ou des structures. »
« Je suis diplômé des Beaux-Arts de Paris et installé à Caen depuis quinze ans. Cela fait sept ans que je renoue avec une pratique artistique qui mêle dessin et numérique, après une carrière de quinze ans dans le webdesign, explique Johann Van Aerden. L’exposition Lamarckia a été conçue comme une commande spécifique du centre culturel. Elle s’inspire du roman de science-fiction Héritage, de Greg Bear, qui évoque une planète régie par les principes du naturaliste Jean-Baptiste de Lamarck. Contrairement à Darwin, il postule que l’évolution se base sur l’hérédité des caractères acquis. J’utilise beaucoup les romans d’anticipation pour nourrir ma créativité. J’aime imaginer des futurs, proposer des visions. Je suis d’ailleurs plus attiré par l’utopie que par la dystopie. »
Pour Lamarckia, l’artiste a eu recours à l’intelligence artificielle afin de générer des images qu’il a ensuite retravaillées, à l’encre de Chine et à la plume. « Mes dessins et affiches rappellent ceux des explorateurs naturalistes, comme si je revenais d’une expédition dans un monde inconnu », estime Johann Van Aerden. Cinq films sont également projetés dans la deuxième partie de la salle.
Exposition "Littoral Vista" Johann Van Aerden
À travers un processus génératif, l'artiste explore notre rapport aux machines et à la transformation des paysages côtiers. Les œuvres résultent d'un protocole en plusieurs étapes : entraînement d'un modèle génératif à partir de photographies d'Arromanches, réinterprétation graphique, sélection et numérisation, puis traçage mécanique avant une ultime intervention manuelle. Ce va-et-vient entre automatisation et geste artisanal confère aux dessins une tension singulière, entre précision technique et sensibilité humaine.Exposition Littoral Vista Johann Van Aerden © Johann Van Aerden Exposition "Littoral Vista" Johann Van Aerden
Ainsi, des machines volantes planent au-dessus de la côte, transformant le ciel en territoire d'anticipation. Plus loin, le musée 360 d'Arromanches se métamorphose en observatoire sous dôme, comme un poste avancé scrutant les possibles. Sur la plage enfin, entre vestiges du Débarquement et silhouettes de baigneurs, un robot s'avance parmi les humains, présence incongrue qui questionne l'avenir de notre cohabitation avec la technologie.
Présentée dans le cadre du festival Route Panoramique. Les machines et nous (2628 septembre 2025), l'exposition propose une réflexion plus large sur les interactions entre technologie et création artistique. Visible jusqu'au 4 octobre 2025, elle offre une vision à la fois utopique et dystopique de l'avenir d'une ville, tout en interrogeant notre relation à l'image et aux territoires.
Ouest France
Janvier 2025 pour l’exposition Cornell Box variations Une installation étonnante à L'Unique
À travers un processus génératif, l'artiste explore notre rapport aux machines et à la transformation des paysages côtiers. Les œuvres résultent d'un protocole en plusieurs étapes : entraînement d'un modèle génératif à partir de photographies d'Arromanches, réinterprétation graphique, sélection et numérisation, puis traçage mécanique avant une ultime intervention manuelle. Ce va-et-vient entre automatisation et geste artisanal confère aux dessins une tension singulière, entre précision technique et sensibilité humaine.
Exposition Littoral Vista Johann Van Aerden © Johann Van Aerden Exposition "Littoral Vista" Johann Van Aerden
Ainsi, des machines volantes planent au-dessus de la côte, transformant le ciel en territoire d'anticipation. Plus loin, le musée 360 d'Arromanches se métamorphose en observatoire sous dôme, comme un poste avancé scrutant les possibles. Sur la plage enfin, entre vestiges du Débarquement et silhouettes de baigneurs, un robot s'avance parmi les humains, présence incongrue qui questionne l'avenir de notre cohabitation avec la technologie.
Présentée dans le cadre du festival Route Panoramique. Les machines et nous (2628 septembre 2025), l'exposition propose une réflexion plus large sur les interactions entre technologie et création artistique. Visible jusqu'au 4 octobre 2025, elle offre une vision à la fois utopique et dystopique de l'avenir d'une ville, tout en interrogeant notre relation à l'image et aux territoires.
Les dernières nouvelles d’alsace
Février 2023 pour l’exposition Les dérivées Les Dérivées, entre humour et poésie à la galerie La Pierre Large
Les Dérivées de Johann Van Aerden mesurent à l’aune de nos utopies passées la fragilité d’un monde au bord de l’abîme. Sa poésie offre une perspective. Son humour une ligne de front. À la galerie La Pierre Large et au parking Gutenberg à Strasbourg jusqu’au 18 février.
Naviguant entre humour et poésie, lignes de fuites et lignes de front, Johann Van Aerden pose à la galerie La Pierre Large et dans les entresols du parking Gutenberg un regard singulier, lequel interroge le monde tel qu’il va, pas très bien on s’en doute, dans une démarche vidéo fondée sur une approche numérique et sur le dessin.
Ses inspirations le portent à questionner les utopies pas si lointaines (la consommation, le pouvoir des Gafam et des Natu) et leurs conséquences sur le « devenir de l'anthropocène ».
Paysages dystopiques et fresques poétiquesL'artiste normand reconnaît par ailleurs une « fascination répulsion pour les utopies des années 70 » et pour l'architecture brutaliste.
Inspiré par les situationnistes, le vidéaste en revient régulièrement à mettre en scène dans ce travail d'animation l'architecture de béton brut dont, à Caen par exemple, «l'hôpital usine» imaginé par l'architecte Henry Bernard, lequel signa également le Palais de l'Europe à Strasbourg.
De paysages dystopiques en fresques poétiques, «ses dessins et animations puisent chez Damasio (on y retrouvera les références aux chrones dans des dessins très graphiques), Ballard, Silverberg et la science-fiction des années 70», dit-il. De la fiction au réel, un demi-siècle est passé. « Dans les années soixante on était émerveillé par l'idée d'aller sur la Lune, aujourd'hui c'est Mars. Il serait temps de penser à la Terre. Il faudra bien que ceux qui décident finissent par faire quelque chose. »